Bonjour,
nous voici maintenant au terme de l'aventure du batch N°2, Neisson 55° vieillit en fût neuf ayant contenu, auparavant, pendant 6 mois du St Croix du Mont, et ensuite, pendant 4 mois et 10 jours de l'armagnac, enfin le Neisson a gentiment reposé 7 mois.
Jusqu'à ce jour, enfin, hier, où, affolée, Mme vient me trouver en me parlant d'une étrange odeur dans la cave.
Ni une , ni deux, je file pour constater que le robinet du fût s'est mis à fuir. Cela ne date pas de longtemps, mais le goutte à goutte est important, et se révélera être une perte d'environ 1l minimum.
Bon, je passe sur l'épongeage des larmes et du rhum par terre.
Après filtrage au filtre à café, car il y a quelques résidus, j'ai de quoi remplir 3 bouteilles, soit donc (à 10cl près) 3L de rhum. Pour un départ de 5L, la perte par les fuites est très grande :(
Dégustation
Couleur :
Doré, texture peu grasse et jambes filantes.
Nez :
L'alcool est présent mais n’empêche pas de distinguer le boisé, principal caractère avec de forte tonalité sur la croute de pain. Ensuite, plus discret, le raisin ainsi que les fruits jaunes compotés, la mangue. Enfin, la réglisse en douceur
Bouche :
La première impression est une certaine sécheresse, renforcée par la présence de l'alcool.
D'ailleurs, l'alcool empêche un peu de distinguer les subtilités, mais le boisé est là, avec une bonne présence de réglisse. Plus subtilement,
Finale :
La finale passe du raisin rapidement vers le boisé, et fini sur la réglisse et mangue, qui tient un certain temps dans la bouche.
Conclusion
La mise en bouteille à été anticipée sur le programme prévu à cause de cette fuite de robinet.
Cependant, dans l'absolu, je pense que c'était le temps de le faire, au risque sinon d'avoir au final un jus de tonneau.
Ce que je trouve dommage, c'est la forte présence de l'alcool (rappelons le c'est un Neisson 55 à la base), qui n'a pas eu le temps (l'aurait il eu en moins d'un an ?) de s'estomper.
Je pense que pour une dégustation vraiment sereine, il faut le laisser s'ouvrir dans le verre un bon moment, peut être une bonne heure.
Il n'est pas à recommander aux détracteurs de réglisse et de boisé, car l'impact du fût est assez présent.
Si je devait recommencer l'expérience (à suivre... le faux teasing là :D ) je ne prendrait pas de rhum à 55°.
Cependant, l'expérience est enrichissante sur la connaissance du travail de vieillissement du rhum, et çà s'est un vrai plus.
On se rend aussi compte que, malgré le fait que le fut soit neuf, le travail d'avant la mise en place du rhum se fait ressentir, car l'armagnac bien que discret, apporte sa petite touche.
J'espère que, comme moi, cela vous donnera l'envie de tester, ou de continuer, et ce malgré toutes les péripéties traversées.
On se revoit pour les suites batch 1, et pourquoi pas, un Batch 3 !!
Résumé
Afin de concentrer ces 18 mois d'expérience dans ce post voici un petit résumé sur la méthodologie suivie :
-Trempage du fut dans de l'eau pendant 2 jours
-Mise en fut de vin de Ste Croix du Mont (bordeaux sucré, proche du sauternes) pendant 6 mois.
-Soutirage, et remplacé par un armagnac 3* pendant un peu plus de 4 mois.
-Enfin, pendant 7 mois de rhum Neisson 55°
Pendant toute l'expérience, le fût à été remué une fois par semaine.